« Ma vie en numérique » se déroule les 6 et 7 avril au Musée de la civilisation et s’inscrit dans le cadre de la 4e Semaine numériQC à Québec présentée par Radio-Canada (du 4 au 14 avril). Présenté par WKND 91,9 et organisé par Québec numérique et le Musée de la civilisation, en collaboration avec Québec International, l’événement tenu au Musée est un incontournable pour le grand public et toute la famille. « Ma vie en numérique » lève le voile sur le numérique qui rythme nos vies à travers un lot de conférences, ateliers, démonstrations, jeux et expositions.

Existences numériques

Au-delà du numérique qui influence les tranches de notre quotidien, qu’en est-il des stars du Web qui négocient leur identité dans un monde numérique : à quoi ressemble la vie d’une vedette des réseaux sociaux? Dans un panel animée par Matthieu Dugal, les Youtubeurs et autres stars du Web Catherine Francoeur, Jay Machalani, Denyzee et Stéphanie Harvey exposent leurs parcours et discutent de leurs existences numériques et des enjeux qui y sont associés.

  • Catherine Francoeur est connue sur le Web sous le nom de girlyaddict. Youtubeuse pour les filles (astuces, conseils de vie et DIY), elle a aussi publié son premier roman jeunesse Elsie.
  • Jay Machalani est le complice créateur de contenus et co-fondateur de girlyaddict (Manager & UX/UI Branding Architect). Jay et Catherine sont dans la profession depuis sept ans.
  • Denyzee est une Youtubeuse qui produit de courts vidéos d’humour sur sa chaîne éponyme. Française arrivée au Canada en 2013, c’est avec une petite dose de folie qu’elle expose notamment les différences culturelles entre la France et le Québec.
  • Stéphanie Harvey est connue sous le pseudo missharvey dans le monde du eSports (voir sa chaîne Youtube). Développeuse de jeux vidéo et joueuse professionnelle de Counter-Strike, elle a remporté cinq championnats du monde. Aujourd’hui, Stéphanie mène sa propre compagnie et est indépendante.

Ils voyagent beaucoup et ils ont des vies trépidantes qu’ils partagent avec nous sur le Web. Leur profession : Youtubeurs.

Si Jay, Catherine et Denyzee sont Youtubeurs de profession et publient régulièrement, chaque semaine, des vidéos avec leurs publics, Stéphanie, elle, joue et performe live dans le monde du jeu vidéo en streaming. Il s’agit donc de deux créneaux distincts : alors que les premiers ont une stratégie préétablie de réalisation et de production de contenus, Stéphanie doit gérer la pression du direct et sa performance. La dynamique impliquée est différente : d’un côté, la possibilité de contrôler le matériel final qui sera livré en vidéo (« On est maître de ce qu’on veut partager », dit Denyzee), de l’autre, l’instantanéité du streaming. « Tu réagis à un chat, tu vois le message en direct, la réaction en direct, mais il faut continuer à jouer, à performer. C’est très difficile mentalement et physiquement. Et envoyer promener quelqu’un live, ça arrive, affirme Stéphanie. En tant que influenceur, ça peut coûter très cher. Ta carrière peut exploser ou être finie du jour au lendemain… » Mais « on est tous humains », complète Catherine.

S’ils adoptent tous une posture différente de par leurs sujets de prédilection, ils demeurent des personnalités populaires qui investissent l’espace virtuel (chaînes YouTube, sites Web, réseaux sociaux, jeu en streaming) en construisant leur identité (évolutive – comme le Web). Négocier son quotidien avec le public des réseaux sociaux et leurs commentaires spontanés entraîne, on dirait, une sorte d’énergie positive qui propulse les stars du Web. Plus qu’à l’aise avec les interactions (positives ou négatives) permises par les technologies, ils carburent tous à la vivacité et l’intensité que procure Internet. « Je suis créatrice de contenus numériques, c’est mon métier, je suis entrepreneure, mentionne Denyzee, et j’ai un profond intérêt à interagir avec les gens et partager des choses. » Pour eux, la communication occupe une place centrale dans leur identité – exacerbée par le Web, qui leur permet de vivre à fond leur passion. « Oui, on est là grâce aux gens qui consomment notre travail, continue Denyzee. Et on va continuer de triper, à vivre, à partager! »

Et l’intimité dans tout ça?

Chacun a son créneau à investir (humour, astuces de vie, jeux vidéo), et ils le font de façon superbe, mais qu’en est-il de leur vie privée? Ce serait facile de tomber dans le piège, mais il ne faut pas confondre contenus Web et vie privée : « On dévoile beaucoup aux gens, mais c’est les meilleurs moments du quotidien : c’est le positif qui est sélectionné », dit Catherine. « Il y a des choses personnelles dont on ne parle pas », complète Jay.

Ainsi, même s’il y a une proximité avec l’audience, il y a un contrôle de l’image : « Je ne fais pas de téléréalité et je vis très bien avec ça. C’est du contenu que je choisis », confirme Denyzee. Pour sa part, Stéphanie ne dévoile plus autant de choses qu’auparavant : « J’ai fait des erreurs avant. Je parle zéro de mes relations amoureuses ou de ma famille. Rien de mes gros moments de ma vie. » Car tous sont d’accord qu’il existe des gens beaucoup trop intenses. « Et chaque chose peut être utilisée contre toi », conclu Jay. Au final, il s’agit plutôt d’une identité numérique contrôlée – et leur image est forgée par ce qui les passionne.

Vous avez dit féministe?

Soulignons également que Missharvey défend le droit des femmes dans la culture du jeu vidéo de compétition – là où les femmes sont trop souvent victimes d’intimidation en ligne et peinent encore à prendre leur place. Se positionnant contre le sexisme du milieu, elle a co-fondé l’organisation Missclicks pour faire contre-poid à la sous-représentation des femmes. Véritable modèle pour le milieu féminin des geeks, Stéphanie module son existence numérique en défendant cette cause sociale.

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Le numérique fait partie de nos vies, et on célèbre cela de façon ludique et éducative avec les activités de « Ma vie en numérique » qui se poursuivent au Musée de la civilisation toute la journée du dimanche 7 avril pour le grand public. Ne ratez pas cette occasion unique qui vous est proposée dans le cadre de la Semaine numériQC et vivez l’effervescence numérique à Québec!

Le volet professionnel de la Semaine numériQC a lieu au Terminal-Port de Québec du 8 au 12 avril; consultez la programmation complète de la Semaine numériQC.